Mais quelle idée! Pourquoi acheter ce bouquin, moi qui adore le sucre et revendique le droit à manger des bonbons à la veille de mes 30 ans...
Et bien tout bêtement parce qu'on m'a diagnostiqué un diabète gestationnel. Sans m'étaler sur le sujet, il s'agit du pancréas qui n'arrive plus à faire face normalement aux hausses de glycémie, ceci étant lié à l'état de grossesse.
Dés lors, il faut donc réduire sa consommation de sucre, afin d'éviter des complications pour la bébé et l'accouchement.
Aujourd'hui, après les RDV avec l'infirmière, la diététicienne, et m'être surveillée pendant 10 jours, je sais que j'ai très peu de diabète, et je n'ai pas eu à changer mon alimentation de manière drastique. Cependant quand la nouvelle est tombée, il a fallu que je me renseigne, et je suis tombée sur ce bouquin, qui m'a paru très en adéquation avec certains problèmes sociétaux actuels.
"Zéro sucre" : le sujet du livre
Bien sûr, le sujet est le sucre, sous toutes les coutures, et c'est ce qui m'a plu.
L'auteure se lance un challenge, ne plus manger de sucre pendant un an - pour être précise, de sucre "ajouté". Sacré défi! Dont je serai strictement incapable, soit dit en passant.
Le livre est très bien fait, sur fond de témoignage personnel (son histoire avec le sucre, le pourquoi elle se lance ce challenge, les difficultés et frustrations, les réactions des proches, les bienfaits), Danièle décortique le sucre sous toutes les coutures : biologie (assimilation du sucre par le corps, effets d'une surconsommation), industrie agroalimentaire (quels sont les sucres ajoutés aux aliments, comment les repérer), société (l'impact sociétal du "sucré"), médecine (impact du "manger sucré"), et communication (les lobbies du sucre).
Mon avis
Comme tous les livres, les titres de couverture sont un peu exagérés :
- une année sans sucre : sans sucre ajouté. En effet, l'auteur a la clairvoyance de continuer les glucides complexes, les fruits... Mais elle a bien arrêté sucreries, chocolats, pâtisseries, viennoiseries, desserts sucrés...
- "Comment s'en libérer" : ne pensez pas trouver un mode opératoire! Sa seule solution est la volonté.
- "Conseils pratiques" : encore une fois, vous ne trouverez rien que vous n'ayez déjà lu en terme de conseil anti-sucre.
Par contre, j'ai vraiment adoré ce livre pour :
- le témoignage personnel très bien rédigé, avec des anecdotes pertinentes
- les enquêtes et études menées très bien restituées : notamment sur les aspects biologiques/ médecine, et les aspects sociétaux (les "clans" no sugar, slow sugar, les "pro-sucre" ; mais également la puissance des industries agroalimentaires face aux pouvoirs publics impuissants)
- l'impartialité : je trouve que la rédactrice prend son enquête au sérieux, sans parti pris d'avance, simplement des intuitions basées sur son expérience personnelle et les effets constatés sur elle-même
En fait, je l'ai dévoré en quelques jours. J'ai appris beaucoup de choses, et même si ça ne m'a pas du tout convaincue d'arrêter le sucre (ou peut-être seulement les sucreries inutiles), j'ai trouvé cela très intéressant. Le seul petit bémol à mon avis : elle ne fait pas assez le lien avec la notion d'index glycémique.
Les effets supposés de la surconsommation de sucre (attention, spoiler)
Enfin, histoire de vous faire partager les découvertes de l'auteure, voici les effets qu'elle a constaté lors de cette diète anti-sucre :
- elle a été moins malade (le sucre est supposé être inflammatoire)
- elle a retrouvé une plus belle peau, on lui a fait remarqué
- elle a perdu du poids (quelques kilos) et n'a plus de cellulite
- elle a beaucoup moins envie de sucré, et n'approuve plus de sensations "d'addiction émotionnelle au sucré"
De plus, elle s'est aperçue que :
- le sucre a un aspect addictif (elle fait d'ailleurs référence à l'expérience des jumeaux dont je vous parlais
ici)
- son challenge avait mis mal à l'aise un certain nombre de proches, qui ont pu avoir des propos hostiles
- que la plupart des gros industriels font tout pour que l'information nutritionnelle des aliments ne soit pas simplifiée, et nous encourage à consommer toujours plus de sucre en en mettant partout (y compris produits salés)
- que bien que certains scientifiques tirent la sonnette d'alarme, il n'y a pas de prise de conscience collective digne de ce nom à ce sujet.
Mon expérience avec le sucre
Je suis un bec sucré, cela dit je me suis rendue compte, au terme de mon entretien avec la diététicienne, que j'avais une très bonne hygiène alimentaire. Les bons gestes qu'elle m'a validé :
- au cours d'un repas,
surveiller sa consommation de sucres complexes (pain, féculents...). En effet, si vous consommez des féculents, veiller à ne pas ou peu prendre de pain. Inversement, si votre plat ne contient pas de féculent, il faut prendre du pain ou en inclure dans une petite entrée.
- inclure des légumes à tous les repas. Ils contiennent des fibres qui rassasient, et qui aide à assimiler les glucides complexes. Si votre plat n'en contient pas, inclure une entrée de crudités (facile : toujours avoir un concombre, des tomates, ou des carottes dans le frigo, pas besoin de cuisiner -> éplucher, manger).
- un dessert = un fruit ou un yaourt. Tout ce qui est dessert de type danette, riz au lait, glaces, pâtisseries... sont des desserts qui ne doivent pas être consommés quotidiennement, mais une fois de temps en temps.
- privilégier les yaourts natures. Ca peut paraître fade à certaines, mais il est très facile de rajouter un peu de miel, de cannelle, de fruits secs dans son yaourt nature, et c'est toujours moins sucré que ce qu'on peut maintenant trouver en supermarché (yaourts aux fruits, au chocolat, à la tarte au citron....). De plus attention! les yaourts dits "allégés" le sont en matière grasse, mais pas du tout en sucre!
- privilégier les bons desserts maison : je n'achète jamais de pâtisseries ou desserts industriels, je préfère faire un gâteau ou des crèmes dessert maison.
- pas de boisson sucrées au quotidien. C'est le seul type "d'aliment" pour lequel je m'autorise régulièrement des édulcorants (Coca zero et taillefine citron vert). Je ne tiens pas aux jus de fruits : c'est souvent acide, et ça n'apporte quasiment rien nutritionnellement parlant. Je réserve donc ces boissons aux repas de famille, apéritifs et vacances.
- ne pas se frustrer mais équilibrer : malgré tout ce qui est dit précédemment, je ne me prive jamais d'un mac do (souvent demandé par Mister), d'une pizza ou d'un bon gros dessert au restaurant! Cependant, j'allège un peu les repas suivants en augmentant les légumes en diminuant graisses/sauces/féculents.
Voilà, pour en savoir plus, vous savez ce qu'il vous reste à faire :)
Miss Marguerite